C’est en Ukraine que notre personnage a vu le jour il y a 28 ans de cela. Succédant à Moïse, l’enfant fut retrouvé non pas dans le Nil mais dans le Danube qui servait de frontière entre l’Ukraine et la Roumanie. Ce fut en face, en Roumanie qu’il fut repêché par une femme qui ne se doutait pas que de l’autre côté de la rive, on s’était débarrassé de lui parce qu’il était l’enfant du démon. Un démon qui s’éveillerait en lui, un jour ou l’autre, pour commettre les mêmes péchés que son père, celui de séduire les humains pour reproduire son espèce à travers eux.

Ce fut donc parmi les hommes que notre semi-métamorphe fut élevé. On lui donna un nom, un toit bien que précaire, qu’il partageait avec tous les enfants rendus orphelins par bien des manières. Comme tous les autres, il aurait dû y apprendre ce que c’était que de vivre simplement, pauvrement, sans espoir et sans rêve, vivre ou bien survivre jusqu’à ce qu’un jour il ne soit plus. Mais le jeune garçon braquait pourtant toujours son regard vers l’horizon lorsqu’il prêtait main forte aux pécheurs, s’imaginant toujours repartir avec eux sur leur bateau pour découvrir d’autres horizons. Mais ce pauvre village portuaire était celui qui l’avait recueilli, et pour cela, il y devait fidélité.

Jusqu’au jour où ce même village qui lui avait reconnu une identité la lui reprit aussitôt que ses crocs se dévoilèrent. Il avait 14 ans lorsque cela survenu, lorsqu’en sa place un imposant loup sable s’était substitué. Tout ceux pour qui il s’était pris d’une affection qu’il pensait alors réciproque furent les premiers à prendre les armes pour le chasser. Ce fut ainsi que pour la première fois, mais sûrement pas la dernière, notre ami prit la mer, caché dans la cale d’un des bateaux pour fuir cet endroit et ce qu’il y avait laissé : une identité qui n’avait jamais été la sienne.

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Ce qu’il s’est passé pour lui depuis lors, vous le découvrirez plus tard. Aujourd’hui, c’est au nom d’Hélios Morningstar que répond le semi-métamorphe. Une nouvelle identité, forgée par ses propres soins, par ses propres désirs, par sa propre ambition obsédante qui guidait chacun de ses pas. Après avoir navigué sur bien des eaux, et marché sur bien des pays, c’était en Nouvelle Zélande qu’il venait poursuivre sa quête à tout juste 28 ans.