Axel Griffith, un nom peu ordinaire à vrai dire, quand on songe au clan Griffith et à la splendeur qui fut la sienne, un clan dirigé de main de fer par un alpha aussi terrible qu'impitoyable, dont les penchants pour la violence ne sauraient égaler ceux de sa fourberie. Ainsi je suis né parmi les Griffith, non pas en tant que félin comme la plupart des miens, mais en tant que loup, tout simplement, jeune lupin j'ai grandi dans ce clan puissant, auprès d'un père aimant, il se raillait de moi pour ma simplicité d’humeur, qui toujours égale pouvait ressembler au bonheur innocent des jeunes adolescents, pourtant ce fut de par un esprit vif que je me démarquais de mes pairs, suscitant peut être un peu de jalousie, ou bien d’envie. Mon seul petit péché mignon il faut bien l’avouer.

 

Dire que tout de mon enfance fut rose serait mentir, il est vrai, car bien des nôtres vivaient saisis par la peur de notre alpha et de ses plus proches partisans, je me souviens essentiellement des longues attentes, lorsqu'un jugement serait prononcé, condamnant un traitre ou un métamorphe désobéissant qui de notre chef se trouvait soumis au bat, ou bien à la mort quand le malheureux fut chanceux. Pourtant, d’un tel être est né une fille, blonde et ravissante, à peine plus vieille que moi, et j’idolatrais il est vrai cette enfant merveilleuse , soumise au plus rudes entraînements par son paternel.

 

Moi qui ne fut qu’un simple dominant parmi les miens, aspirait il est vrai à faire quelque chose d’utile de mon existence, servir ma dame, oui, était tout ce a quoi mon cœur aspirait, car je la regardait en secret le soir, lorsque son père l’a traînait dans la neige et la glace, je la regardait et mon cœur se serrait d’emoi et de compassion, d’un profond respect également. Mon père avait bien vite saisi mon mal, celui de l’amour sincère sans doute, et il eu tôt fait de me faire comprendre avec tendresse que cette femelle la ne serait guère pour moi. On la promettait ainsi à de puissants alphas, et m’avait elle seulement jamais remarqué d’ailleurs ? Sans doute pas.

 

Atteindre ma maturité physique ne me fut pas bénéfique, car on me jugea suffisamment fort pour partir en chasse des traîtres de notre maître. Les traques furent longues, si épuisantes que j’en porte encore aujourd’hui les cicatrices jusqu’au plus profond de ma chair, et l’on découvrit pourtant bien vite une endurance exceptionnelle à mon alter-ego, qui sans nom, se vit baptisé ‘’ marcheur ‘’ Sobre et caractéristique, le loup en sembla satisfait, et je vit ma jeune maîtresse grandir, sous l’affection de mon propre père qui partagea un peu de son amour à cette enfant solitaire.je n’étais en rien jaloux, bien au contraire, elle me semblait heureuse lorsqu’il racontait de ces vieux récits fantasques, et nous portait tous un peu de ses chimères rêveuses.

 

Cette sobre existence placée sous l’ombre d’un alpha violent, vint pourtant à trouver son ‘’ mais’’ Je me souviens de la visite de ces mâles alphas, désireux de posséder ma maîtresse au creux d’unions arrangées, ils furent nombreux, et je les haïssait sans aucun doute tous, plus encore, notre alpha , qui en vérité marchandait simplement sa propre enfant contre pouvoir, alliances, richesses. Une abjection infâme, qui me brisa littéralement, car je voyais déjà un mâle posséder cette blonde enfant pour qui mon cœur se fut épris, et l’emmener loin, a une vie de servitude et d ’asservissement .

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Plus courageuse que ne le furent bien des êtres avant elle pourtant, elle s’enfuira, trahissant l’alliance conclue avec deux autres alphas dupés par son père. Le pire vint sous une forme qui a jamais sera gravée dans mon être, car notre alpha, persuadé que mon père eut orchestré la fuite de sa fille, vint à le tuer, par pure cruauté. Oui, sans doute l’avait il aidée en effet. Mais quel esprit assez fou serait capable de mettre à mort un homme si sage ? C’est tout ce qui restait de mon cœur que ce père à présent mort, et la haine, pire, féroce, vorace, me détruisit un peu plus encore. La fatalité est telle que face à un alpha, je suis bien impuissant. je vis pourtant le dénouement de cette épopée sous une forme qui me surprit moi-même. Galaad cenzo tua notre alpha, et mis fin au règne de terreur, ainsi commença enfin ma véritable existence, celle qui suivit mon allégeance auprès du clan Cenzo, qui bientôt vint à absorber le clan Griffith.

 

Mon nouveau maître me sembla bon, et me fit la promesse de prendre soin de ma dame, s’il venait enfin à la retrouver un jour. Elle lui fut promise, et il comptait bien ainsi la posséder et en faire sa compagne.

 

Oh je ne suis pas dupe, ainsi vont les choses, naturelles, simples, si douces ou douloureuses parfois, car mon maître eut tôt fait de se lier à la dame Griffith, et mon esprit se plia à la volonté de servir celle pour qui mon cœur avait toujours éprouvé une tendre affection. Majordome, bras droit, fidèle ami, je pourrais être tout à la fois, pour honorer ainsi les mémoires de mon père et l’amour de ma dame.

 

Pour autant, dévoué pour une vie tout entière, je m’accorderai à présent le temps d’évoluer moi-même, Wellington, ville aux multiples métamorphes, semble être de ces amantes dont on caresse le satin, pour se lier d’amour, de passion et de bonheur, la ou auparavant il n’y en avait rien.