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Soren Watkins

ft Max Kornthas Rujeerattanavorapan
Alpha
27 ans
Celibataire
Orientation sexuelle inconnue

Il n’aurait jamais dû détenir ce pouvoir.

«Tueur», «Imposteur», «Traître», «Assassin», ce sont encore les mots qui résonnent dans son esprit aujourd’hui.

Soren est né quelques minutes seulement après son frère jumeau lors d’une nuit d’orage d’été, il y a de cela vingt-sept ans. Ne pas avoir respiré plus vite avait fait de lui le second sur la liste des héritiers de la famille. Ça ne l’avait jamais dérangé, car la vision qu’il avait de ce que l’on demandait à son frère ne l’intéressait pas. Être parfait, adoré, être l’image du futur, ne pas faire d’erreur, Soren ne voyait pas ça comme une vie mais comme une prison dorée.

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Les jumeaux sont nés dans une famille proche de la royauté Anglaise, un clan de lions et de lionnes, de sang bleu. Ils grandirent dans les rues de Londres, les deux garçons se ressemblent comme deux gouttes d’eau, mais leur tempérament est totalement différent. Si son frère est bon élève, lui n’est autre que le joyeux casse-cou. Si son frère est celui qu’on initie à l’élégance royale et aux mondanité, il est le jeune adulte qui sort en boîte de nuit, finit ivre ou dans des bagarres. Soren est le vilain petit canard de la famille, il fuit ses gardes du corps, il est sûrement celui qui s’adonne à la luxure en premier sans en garder le moindre souvenir, ne cherchant que le plaisir et rien d’autre.

Ils ne sont qu’un est pourtant si différent. Son frère dont l’aura de dominance n’est plus à montrer est le futur héritier de l’empire familial. Il est celui voué à donner le coup de grâce à leur père le moment venu, celui qui reprendra le flambeau. Soren ne jalouse en rien ce qui semble se dessiner, il n’a pas envie de ça et personne ne semble prêter réellement attention à son aura, bien plus écrasante et sombre au fil des années qui passent.

Soren a commencé à ressentir la méfiance de son entourage lors de sa première transformation à quatorze ans. Entouré de son Alpha et du Bêta de leur clan, il était maintenu par de solides dominants mais son aura était écrasante, effrayante, sous sa forme la plus primaire. Il n’avait pas compris que caché derrière son frère il avait instinctivement travaillé à se cacher pour être oublié, à dissimuler son aura, son odeur, mais sous sa forme la plus primaire il ne pouvait plus dissimuler sa véritable nature.

Majestueux lion banc, il s’imposait malgré son jeune âge. Son aura n’avait rien à voir avec celle de son frère. La dominance de son frère était douce, délicate et bienveillante. La sienne était sombre, brutale, étouffante, beaucoup plus proche de celle de son père Alpha. Comme un rite, il avait tué son père pour obtenir sa place, pour obtenir ce pouvoir, Soren lui semblait ne pas en avoir besoin de tuer pour faire trembler son propre géniteur. Cette nuit-là fut interminable, Soren plia, baissant les yeux, non sans un rugissement de mécontentement. Ce qu’il n’avait pas su, c’est que cette démonstration de supériorité avait paralysé son frère, retenant sa propre métamorphose. C’est à partir de ce moment que tout commença à basculer jusqu’à l’inévitable.

Son frère, du haut de ses seize ans, ne faisait que le fuir depuis presque deux ans. Soren avait compris que tardivement que c’était sa personnalité tout entière qui écrasait son frère, il lui était difficile de s'effacer comme avant, mais il essayait de trouver un moyen pour que la vie reprenne son cours. Soren avait commencé des entraînements de combats, et si son frère excellé en diplomatie lui était plus à même de briller au MMA. Soren ne se souvenait pas pourquoi il avait été dans la chambre de son frère, il était entré sans frapper et l’odeur de la panique avait empli la chambre. Il se souvenait avoir insisté, d’avoir taquiner son aîné, ce qui n’avait fait que l'angoisse et comme un mécanisme de défense son frère s’était pour la première fois transformé. En deux ans, Soren avait pris l’habitude de se glisser dans la peau de son alter, c’est ce qu’il fit pour accompagner sa moitié. Soren se surprit à posséder autant d’instinct de protection en lui. Sa langue était passée entre les oreilles du félin en signe d’affection, leurs têtes s’étaient frottées pour mélanger leur odeur et ce qui n’aurait jamais dû arriver se produisit. Le lion doré offrit sa gorge que le lion blanc s’empressa de respirait et de mordiller, marquant sa dominance. L’avenir venait d’être scellé.

La vérité éclata et la maison devint une guerre froide. Personne ne peut rien contre les lois de la nature mais la pression humaine pour faire en sorte que rien ne se sache. Leur parents mentent lors des présentations haut placées, Soren prend la place de son frère, personne n’a besoin de savoir que c’est un mensonge, seul son aura compte. Désormais ce serait ainsi. Lorsqu’il faudrait parler politique, diplomatie, soirée mondaine, son frère qui y excellait retrouverait sa place, quand il faudrait s’imposer, se monter, Soren reprendrait la place. Une place pour deux êtres.

Le plan aurait pu fonctionner si les jumeaux n'avaient pas été si différents sur leur manière d’être. Très vite, ça avait commencé à parler. Les médias s’en étaient emparés, mettant en avant des indices comme : Le visage parfois tuméfié de Soren, la jovialité et la douceur de son frère, la carrure plus travaillée de Soren et la supercherie des vêtements de son double. Rien n’allait et la pression était en train d’avoir raison de son frère qui dépérissait à vue d'œil. Soren se rebellent contre son père, marchant toujours un peu plus vers cette dominance qui faisait reculer les lieutenants et le Bêta du clan. Fils du couple Alphas, il était compliqué de lui donner une place à proprement parler, mais il ne pouvait pas savoir que cela serait bientôt terminé.

Qui dit sang bleu dit volonté de le garder. La famille Watkins n’échappa pas à la règle. Soren et son frère ont tout juste dix-huit ans quand l’annonce tombe. Ils seront tous les deux mariés à des lionnes de haute extraction sociale. Soren n’a jamais trouvé grand attrait à ce genre de relation, ni même de jouer avec les modes humains de couples interchangeables. Tout ce qui l’interesse c’est le sexe et il n’a jamais eu honte de le dire, ce qui avait certainement dû valoir des petites liasses de billets à son père. Alors le malaise qu’il ressent n’est clairement pas le sien mais bien celui de la copie conforme à son côté qui a pâli.

Soren n’avait rien vu, ne s’était jamais douté de rien, n’avait pas une seule fois remis sa confiance en doute, il avait été le pire des idiots.
Quand il sortait, buvait, faisait la fête pour se libérer, son frère était toujours resté enfermé dans sa tour d’ivoire. Si lui avait rencontré des gens en sortant, comment son frère aurait-il pu le faire ? Il aurait dû voir les changements et surtout les sentir. Il avait été égoïste sans le voir.
Soren allait rentrer à Yale l’année prochaine, ce qu’il voulait était se spécialiser en histoire, notamment sur celle des métamorphes et de leurs légendes. Le meilleur enseignement lui serait donné là-bas, il devrait faire des allers et retours mais ce n’était pas grave. Cela voulait aussi dire qu’il devrait s’éloigner de son jumeau et le laisser ici. Il savait qu’il ne pouvait pas rattraper le temps perdu, mais le temps restant ils pouvaient en profiter ensemble. Malgré la dévotion qu’il avait pour son frère, il comprenait qu’il l’avait aussi délaissé.

Leurs parents leur avaient laissé le domicile pour une week-end en amoureux quant à Soren il avait prévenu son frère qu’il sortait. Du moins c’était ce qui était prévu avant une annulation pure et simple de ses amis. Entouré par diverses natures, il était parfois compliqué de contenter tout le monde. Il aurait dû être parti depuis une heure quand il descendit le grand escalier dans l’espoir de trouver son frère dans la cuisine, mais les odeurs mêlées à celle de son jumeau l’arrêta net. Une fragrance épicée, qu’il saurait reconnaître pour avoir aimé la glisser sur ses partenaires. Son frère n’aurait jamais pu s’adonner à ça, il n’y avait personne pour. La colère se fit sourde dans ses veines, son regard flou et rouge, personne ne pouvait toucher son frère, il était à lui, c’était sa moitié, et Soren ne contrôlait pas sa possessivité à son égard.

Il attendit, chaque gémissement était une torture qui lui donnait envie de vomir. Quand le silence s’étira suffisamment longtemps, il entra dans la cuisine ouverte du domicile. Il faisait face à un dos massif qui camouflait le corps de son frère dont les mains avaient allègrement griffer la peau tatoué qu’il connaissait. Soren ne se souvenait pas de quand son lion écrasa son humanité pour prendre les commandes. Il avait éclaté, menaçant, l’odeur d’union ne l’avait rendu que plus dangereux. Il ne lui avait fallu que deux bons pour se saisir de la nuque du Bêta à pleine gueule. Il emporta l’homme au sol, serra cette chair osseuse de sa puissante mâchoire alors que les cris de son frère se faisaient entendre. Le sang avait emplit sa bouche en échos des gargouillis de l’homme qu’il avait saisi et qui cessait de se débattre seconde après seconde.

Le hurlement d’agonis coucha Soren qui lâcha l’homme, son lion réintégra son corps alors que son frère attirait le Bêta du clan contre lui. Ce spectacle, Soren ne le comprenait pas, mais voir son frère serré une poupée de chiffon dans ses bras le réduisit au silence. Il prit la douleur de son frère en pleine poitrine, ses larmes étaient un torrent et quand il osa approcher son double, ce dernier le repoussa avec tellement de violence qu’il manqua de tomber.

Son frère semblait au prise d’une transe que Soren ne comprenait pas. Les phrases étaient incompréhensibles, mais chaque fois que son frère le regardait il lui demandait «Pourquoi ?», Soren ne répondait jamais alors qu’il prenait conscience de son erreur face à la morsure ancienne sur la poitrine de son frère. Il aurait aimé fuir, fuir son erreur, fuir le fait qu’il venait de se mettre entre deux âmes-soeur, de tuer la moitié de son frère. Son réflexe fut de vouloir apporter de la chaleur et du réconfort à sa moitié, mais il savait qu’il ne pourrait pas le toucher. Il s’absenta moins de cinq minutes, mais la douleur dans sa poitrine fut si intense qu’il se mit à rugir. C’était un rugissement d’alerte, un rugissement de désespoir. Son instinct lui fit faire demi-tour pour trouver un spectacle qui l’anéantirait.

Son frère avait tiré le corps de son aimé contre lui et s'était appuyé contre la baie vitrée de la cuisine. Le sang faisait des trainées et Soren avait cru courir au ralenti. Son hurlement de souffrance raisonna dans toute la maison. Le sang coulait à flot de point stratégique du corps encore désespéré quelques minutes plus tôt. Soren aurait pu faire tous les points de compression possible que ça n’aurait pas changé la finalité de l’acte. Fasciné par les corps, son frère l’avait toujours étudié et se dirigeait vers des études de médecine. Les incisions ne lui auraient laissé aucune chance de s’en sortir. Ce fut la première fois que Sorren pleura, la première fois que son corps se recouvra d’hémoglobine, la première fois que son cri ameuta le clan félin à lui, la première fois que sa souffrance résonna au travers d’un lien de meute qu’il ne savait même pas avoir établis. La mort de sa moitié lui avait apporté, ce qu’il n’avait jamais voulu, un statut d’Alpha, hors des conventions.

L’année suivant la mort de son jumeau, Soren n’en a que des souvenirs robotiques, comme s’il avait cessé de vivre. Le clan n’osait plus l’approcher, sa mère avait peur de lui, les chuchotement sur son inhumanité était devenu courant. Seul son meilleur ami était resté à ses côtés. Ce fut à cette période de sa vie qu’il comprit sur qui il pouvait compter, même sa propre famille le reniait. Soren était un lion affaibli, un Alpha de trop sous un toit qui n’était plus le sien. Son visage avait fait la une de presse à scandale avec des titres d’horreur : « Un meurtrier proche de la couronne.», « Il tue son frère pour accéder au pouvoir». Soren les voyait mais rien ne pouvait percer la profonde douleur de son être. Son bannissement par son père et ses lieutenants n’avaient été qu’une question de temps, Soren n’avait même pas cherché à se montrer face à son père. Cette vie, il n'en avait jamais voulu.

Ce qui le tint à flot fut ses études qu’il fit à Wellington plutôt que dans le Connecticut. Il n’était que l’ombre d’un être vivant, il était un Alpha solitaire, sans meute qui se laissait mourir. Il avait attisé la curiosité de métamorphes sans qu’il ne s’en rende compte. Pour lui, plus rien n’importait aujourd’hui, manger était devenu le cadet de ses soucis, quant à sa vie sociale, on le traînait, il buvait pour oublier. Personne ne pouvait l'approcher de trop près, tout coulait sur lui, il pensait qu’il n’en aurait plus longtemps et au fond de lui c’était tout ce qu’il voulait, que tout s’arrête. Pourtant une part de lumière de sa vie prenait doucement vie sans qu’il n’en soupçonne rien.

Étudiant émérite, Soren fait ses preuves, ses professeurs placent beaucoup d'espoir en lui. En étudiant l’histoire métamorphes mais aussi leurs particularités, Soren comprend très vite que son lion ne se laissera pas mourir de la sorte. Ce n’est pas dans le tempérament des fauves de vivre ainsi, souvent isolés, il ne leur faut que peu d'individus pour se sentir entouré. Ce n’est qu’en 2021 qu’il ose faire ses premiers pas dans la forêt de Wellington. Il avait appris les délimitations de territoire, même s’il ne faisait pas de vague, son aura mettait toutes les meutes sur les dents. Ça ne pouvait pas continuer.

Près à faire ses bagages, c’est une jeune femme qui vint le trouver. Soren sent sa tristesse par tous les pores de sa peau, une tristesse qui a depuis longtemps marqué la sienne. Il ne sait pas ce qui le décide à la suivre mais il le fait. Il traverse un bout de la ville où les odeurs de félidés avaient réveillé son lion sans qu’il n’en fasse jamais rien. Au travers des rues, c’est la douleur, la peur, la tristesse qui se sentent partout. Quand il entre dans la forêt il retient la jeune femme, il ne veut pas de problème, il ne veut pas empiéter sur un lieu où il n’a pas à être. Ils n’ont pas échangé de mot, mais le lion suit la féline comme l’espoir d’une dernière chance.

Quand il entre sur les terres du clan de Wellington, il voit un petit regroupement d'individus autour d’un homme qui semble lutter pour respirer. La jeune femme le pousse près de l’homme, contre lequel il s’accroupit. Soren l’a déjà vu à plusieurs reprises, il s’était pensé suivit, mais l’homme semblait se désintéresser de lui chaque fois que leurs regards se croisaient. Il sentit la main de cet homme qu’il ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve prendre la sienne dans un échange poisseux. Ce ne fut qu’à ce moment que Soren vit les entrées de balles dans le corps de l’homme qui ne semblait plus avoir la force de se transformer. Soren n’entendrait jamais sa voix, mais dans le regard du petit clan réunis, il lu une sorte d’espoir chez les soumis, et de défiance chez les dominants. Allait-il vraiment les laisser à leur sort, sans Alpha, sans Bêta, sans Lieutenants ? Une meute vouée à se faire absorber par une autre. Si on l’avait amené jusqu’ici c’était en espoir de cause. La seule réponse qui leur fut offerte furent les yeux océan de son lion.

Prendre cette position d’Alpha n’avait pas été simple. D’abord Soren se donna le temps de prendre en main les dossiers laissés, mais aussi d’apprendre à connaître chacun des membres, passant un peu de temps avec chacun d’entre eux. Ceux qui préférait partir, il ne les retiendrait pas, son accession n’était pas dans les codes, il ne connaissait personne ici. Il avait l’impression d’être l’intérimaire qui devrait se faire accepter des autres employés avant de pouvoir prendre sa vraie place. Certains avaient eu vent de son histoire mais Soren ne parlait que peu depuis des années, et de ça, il n’en parlait pas du tout. Ceux qui restaient Soren leur offrit le lien de meute, le lien de cohésion, la protection dont il était capable. Ce ne fut que plus tard qu’il accepta l’entrée d’un Bêta, une fois qu’il avait été sûr que la meute nouvellement formée était assez solide et confiante pour avancer avec un être de plus. Soren se révéla être un Alpha d’écoute et d’attention, loin d’une autorité exagérée, il se voulait juste et tout le monde avait toujours son mot à dire, du plus puissant au plus soumis des individus. Désormais, il devrait aller à la rencontre des autres meutes, se faire connaître, chercher de possibles alliances d’une manière ou d’une autre.

Durant ce lapse de temps, Soren avait été presque méconnaissable. Physiquement il n’avait jamais été aussi impressionnant, son visage rayonnait, son sourire était revenu malgré une tristesse latente dans ses prunelles. Il avançait lentement mais sûrement. Cette année scolaire fut une surprise pour Soren. Enseignant- chercheur, il occupait un nouveau poste et était chargé de première années. L’appel en cours, il ne lui avait fallu que prononcé son prénom pour que son lion s’agite étrangement. Soren n’aimait pas ce ressenti au fond de lui. Il n’avait connu que des femmes jusqu’à aujourd’hui, et depuis son arrivée à Wellington, il avait été courtisé sans que cela l’intéresse le moindre du monde. Le prénom d’un homme n’aurait jamais dû éveiller son instinct. Quand il avait relevé les yeux sur l’étudiant à la main levée et au sourire enjôleur il avait dû retenir son lion d’agir comme un le plus primaire des félins. il le réclamait, la maintenant, petit être de neuf ans son cadet. Il avait déglutit, s’était giflé mentalement tandis que son lion tournait à l'affût de la moindre ouverture pour le faire sien. Ce premier cours avait été un enfer.

Est-ce que l’univers était à ce point vicieux pour recréer une relation similaire à ce que son jumeau avait connu ? Comme un retournement du Karma, l’inversion du sort dans lequel il s’était immiscé. Devrait-il vraiment vivre cette histoire du destin qu’il avait brisé par le passé.

Biographie

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