top of page
Saul Hale.png

Saul Hale

ft Zee Pruk Panich
Beta
Guerisseur emotionnel

27 ans
Celibataire
Bisexuel

Année 2000, Birmanie, baraquement isolé au cœur de la forêt.

« Il faut que tu endormes ce qui est à l’intérieur de lui, je t’en supplie.»

L’homme se tourne vers la jeune mère dont le fils est endormi sur le canapé. Cela fait des années qu’il ne l’a pas vu, depuis sa fuite de leur clan, abandonnant les siens à leur nombre désespérément réduit après leur génocide par des extrémistes.

« Pourquoi ? Ton fils est en pleine forme. Il n’y a aucune raison que je fasse ça. Ces sérums valent un fortune, je ne peux pas les utiliser pour un caprice.»

« Mon mari, son père, ne sait pas que je suis une métamorphe, il me croit humaine. C’est un tigre de Sibérie. Tu as pu endormir ma tigresse pendant dix ans, fais- le pour lui, pas pour moi. Je peux me débrouiller…»

​

« Tu as tellement affaibli ta moitié que je la sens au bord de l’agonie. Tu la tortures, tu l’emprisonnes dans ton corps. Tu n’es pas une bonne métamorphe. Tu as eu le don de la vie, ta tigresse t’a offert un petit, une nouvelle génération et tu la traites comme une erreur de la nature. Tu peux faire croire que c’est un semi-métamorphe.»

La mère caressa la tête de son fils.

« Mon mari n’est pas un idiot, ce serait l’insulter. Les métamorphes savent reconnaître un semi-métamorphe d’un métamorphe né. Les tigres de Sibérie sont connus pour avoir du mal à se reproduire, ils sont imposants, lui dire que c’est un humain et que ça n’a pas fonctionné est la meilleure chose à faire. Je suis son gage de paix par mon humanité, alors si je suis venue c’est que je n’ai pas le choix. Je suis partie car je ne pouvais pas supporter de faire partie d’un Harem et tu le sais. Je t’ai demandé de l’aide car je ne pouvais pas fuir et affirmer que j’étais une tigresse, on m’aurait traqué. Le sérum m’a rendu stérile pendant quinze ans, je ne pensais pas pouvoir tomber enceinte. Mon mari est un diplomate, on vit aux Etats-Unis, je ne peux pas risquer la vie de mon fils. Je te demande d’endormir son tigre.»

« Le risque est plus grand que ça. C’est un enfant, si je le fais je risque de tuer sa part animale. Ton fils grandira dévasté, avec un manque qui peut le rendre malade. Pire, je peux réussir à endormir cette part de lui, mais quand elle se réveillera, il pourrait être incontrôlable et dangereux. Il pourrait devenir un homme vil et mauvais. C’est ce que tu veux ? »

« Je veux le protéger, c’est tout ce que je demande. Tu es guérisseur, je sais que tu gardes ces sérums alors je te le demande au nom de notre amitié passée, endort son tigre.»

L’homme céda à contre-cœur. Cette femme avait été comme sa soeur, il l’avait aidé à fuir un avenir qu’elle ne pouvait pas supporter. Pourtant, jamais il n’aurait cru un jour devoir réitérer cette infraction envers sa propre conscience. Utiliser la science de l'ennemi dans l’espoir d’un avenir serein.



2010 - 15 ans - New York.

Saul a grandi dans les rues de New-York, c’est sa ville. Père diplomate pour la cohabitation entre les espèces, Saul à toujours cru que ce serait possible. Il sait qu’il y a les humains, mais aussi que certains d’entre eux ont des attitudes différentes et sont capables de prendre une apparence animale. Ce qu’il n’est pas sans savoir c’est que dans sa généralité chaque portion de cette population dispose d’extrémistes qui ne sont pas pour la pacifications et le mélange des masses.

Les années passent et Saul se rend compte d’un malaise, quoi ? Il ne sait pas. Un manque profond, un vide. Plusieurs fois, il se plaint d’une pointe dans la poitrine, mais sa condition physique est excellente.Il n’a jamais vraiment pensé à faire un sport en particulier, et il se souvenait particulièrement du regard orageux de sa mère quand il avait eu envie d’arrêter. Il n’avait pas eu le choix de continuer peu importe dans quel domaine. Il n’avait pas compris l’obsession de sa mère à ce sujet mais cela avait eu le don de le canaliser et de le faire sombrer la nuit venue. Enfin…non sans un cauchemar récurrent depuis son enfance.

Chaque fois qu’il fermait les yeux, il se retrouvait dans une forêt luxuriante, étouffante et humide. Il était seul au milieu des hautes herbes, des fleurs tropicales, totalement nu. Chaque fois c’était la même chose, il regardait le ciel un instant, un bleu magnifique, quand il baissait les yeux, la nuit était tombée. Son sang se glaçait, il sentait le duvet sur son dos se dresser, puis apparaissait dans l’ombre deux yeux d’un vert émeraude fascinant. Le bruissement des herbes lui donnaient envie de partir mais il s’accroupissait pour être à sa hauteur. Il n’y avait eu qu’une seule phrase, une seule depuis le début : «Libère-moi.». Quand il cherchait à toucher ce qui devait être un animal, ce dernier s'évaporait et il se réveillait en sueur dans sa chambre. Ce cauchemar durait depuis ses huit ans, sans qu’il n’en comprenne rien.

Les premiers signes de la fin des effets du sérum se firent sentir entre la quinzième et la seizième années de sa vie. Saul n’a rien de la stature d’un adolescent classique, grand, musclé, carré, il s’impose où qu’il soit. Il a une grâce naturelle qui fait se retourner les gens sur lui, son sourire, qu’il offre facilement est chaleureux et lumineux, c’est un garçon apprécié.

Ce jour-là, Saul attendait sa petite amie dans le hall d’entrée de son lycée, portable en main. Il sait être un garçon convoité autant pour le portemonnaie de ses parents que pour sa plastique avantageuse, par conséquent il sait qu’il doit faire plus d’effort pour rassurer sa petite amie. La sonnerie retentit, il aurait dû se rendre en cours mais il avait attendu pour une raison dont il ne se souvenait pas. C’est là qu’il la vit, elle, sa petite amie, dans les bras d’un autre, un ami proche. Il ne pourrait jamais oublier, sa main dans ses cheveux, son sourire éclatant, et ce baiser qui avait brisé son cœur d’un coup.

Il avait disparu du hall, préférant l’ombre que les casiers lui avaient donnée. Il les avait attendu, prédateur dans l’âme. Quand leurs pieds avaient touché le hall, il était sorti de sa cachette, son visage était sombre, inexpressif, et ses yeux braqués sur son ami. Il avait avancé en silence, n’entendant pas un traite mot de ce qui était dit. Tout ce qu’il voulait c'était réduire ce type en miettes. C’était une offense envers lui, et il n’aimait pas ça. Une main sur la gorge du garçon avec qui il avait tant partagé, il le plaqua sans ménagement contre un mur. Sa tête traça un trou sous la violence de l’impacte mais Saul n’entendait rien d’autre que sa fureur. Le visage devenait violet à mesure qu’il serrait et quand sa petite amie tenta de s'interposer, il l’envoya valser dans le couloir à plusieurs mètres de lui. Il ne contrôlait pas sa force, il n’était que colère et il sentit cette dernière glisser dans les yeux du type qu’il tenait à bout de bras. La seule chose qu’il entendit fut un rugissement guttural, intense, à en faire vibrer les vitres du Doyen, qu’il voyait approcher petits pas par petits pas. Il n’avait suffit que d’une phrase pour que tout disparaisse :

« Tu es un putain d’animal Hale ! »

Sa main avait lâché sa proie et il prit conscience de tous les regards sur lui, certains apeurés, d'autres bien plus fiers de cet excès de puissance. Sans comprendre ce qui s’était passé, Saul avait pris la fuite sans demander son reste.

 


2015 - 20 ans - Washington

Les jours qui suivirent cet incident, Saul ne s’en souvenait pas. Sa mère lui avait dit que l'épuisement émotionnel l’avait fait dormir près d’une semaine entière. Elle l’avait rassuré quant au fait que certains hommes sont d’un naturel impulsif et dominant, que parfois cela les rapprochait d’un instinct naturellement animal et sauvage.

Saul n’avait rien dit mais il était à peu près sûr d’avoir entendu des bribes de conversation dans son sommeil, tout était incohérent, mais il ne pouvait pas avoir à ce point cauchemardé. Les mots « Sédatif», « Sérum», se mêlait à des bouts de phrases comme « …laisse moi quelques années de plus.», «…Plus qu’un dominant…violent…agressif.» Ça semblait avoir ni queue, ni tête mais c’était des mots qu’il n’oublierait jamais, comme si quelque chose au fond de lui voulait les protéger. Des mots mais aussi des marques sur ses avants-bras qui resteraient marqués dans son esprit.

Ses années de lycée, Saul les passe dans un pensionnat militaire pour garçon. Son père ne pouvait pas laisser l’acte de son fils impuni. Homme à la tête de la cohésion des espèces, c'était impensable de laisser l’agression de son fils balayé sous le tapis. Ecole ouverte il y a plusieurs années pour la formation des futurs escouades mi humaine, mi métamorphe, Saul ne pouvait pas faire de vague au risque de salir l’image de son père. Au contraire, il se devait de donner l’exemple, de montrer que cette cohabitation était possible. Jamais Saul, n’avait vu autant de fierté dans les yeux de son père que lorsqu’il sorti major de promotion, près à rejoindre ces forces spéciales. Il ne s’était jamais fait d’illusion, bercé dans cette sphère, Saul savait qu’il servirait la cause de son père, car il ne se voyait pas vivre autrement.

Pensionnat militaire pour garçon. Saul n’avait jamais bien compris la bonne idée d'enfermer des adolescents aux hormones en ébullition ensemble. Le risque de bagarre était élevé malgré la discipline demandée. Il n’avait pas évité les punitions collectives, les permissions annulées à cause d’un crétin qu’il s’était empressé de trouver et de recadrer sous le regard de son chef de dortoir. Les tours de terrains au petit matin avaient épuisé son corps, les pompes avaient brûlé ses bras, aider les plus faibles lui avait appris à ne jamais laisser quelqu’un derrière lui. La hiérarchie était quelque chose que Saul avait appris avant même que son tigre ne reprenne ses droits. Ses capacités intellectuelles mais aussi physique lui avaient valu le brassard de second, une place de choix. Parfois insulté de pistonné, il avait montré qu’il n’en était rien.

Il avait eu beau râler, ses moments de fraternité restaient des beaux souvenirs, mais il n’y avait pas que ça. Qui dit pensionnat dit dortoir, douches communes, repas en groupe, et chambre partagée. Une forme de fraternité, de meute à taille humaine. Second, Saul avait eu le privilège d’une chambre double au lieu d’une chambre à six. Il s’était donc retrouvé à partager sa chambre avec le seul type qu’il ne pouvait pas voir. Toujours à lui mettre des bâtons dans les roues, dans une compétition étrange de dominance, Saul n’avait jamais pu le supporter, toujours sous tension près à exploser dès qu’il était à son contact. Saul savait qu’il ne fallait pas menacer un métamorphe, ne jamais entrée dans sa sphère personnelle mais ce soir-là il avait craqué, impulsif il avait provoqué le caracal dans leur chambre. Ce qui aurait pu finir en bain de sang avait fini en une relation bien différente, une relation secrète, interdite mais inévitable.

Diplôme en main, Saul passe deux ans dans une base d'Hawaï au milieu des humains, deux années pour se conforter dans l’idée qu’il voulait faire partie de la première unité qui veillerait sur New-York et ses habitants, à défendre autant l’un que l’autre. C’était l’idée d’un avenir meilleur. Sa décision était prise.

​

​

2017 - 22 ans - Camp d’entraînement - Washington. 

 

Saul découvre l’envers du décors. La violence des extrémistes humains, la violence des meutes. Il lit, voit, apprend l’horreur et la pourriture qui peut sévir au plus profond de l’Homme. Ça lui parait impossible et pourtant c’est pour ça qu’il se bat tous les jours et parfois pour sa propre survie. Son rêve de pacification est une utopie encore plus irréaliste qu’il ne l’avait cru. 

 

Son équipe est soudée avec des valeurs, Saul sait qu’il peut compter sur eux, chacun à ses spécificités, c’est une famille. Les métamorphes sont liés à leur meute en travaillant aussi pour le gouvernement. Trouver des meutes qui acceptent de laisser l’un des leurs sur des dossiers secret défense n’était pas facile. Saul avait vu plusieurs compagnons contraint à la démission, ou pire renvoyait pour divulgation d’informations. Rien n’était jamais facile entre loyauté et service. 

 

Si Saul est bien sous tout rapport, certains signes de son corps commencent à poser problème pour un homme de sa trempe. Des symptômes étranges, qui ont commencé à arriver après un accident avec un métamorphe Loup. Le sommeil devient quelque chose d’angoissant, tel qu’il est impossible de le réveiller. Ses humeurs étaient fluctuantes, parfois joviales, il passe à une agressivité déroutante en quelques secondes. Puis il y avait cette toux infernale, pourtant rien ne semblait montrer un état de santé sur le déclin. 

 

Il semblait alors inévitable de trouver un moyen de le soigner. La seule solution était un vaccin. Vaccin qu’il avait fait en entrant dans son escouade mais qui semblait s’être évanoui rapidement contrairement aux autres humains. Jamais Saul n’aurait pensé que cette simple injection foutrait sa vie en l’air. 

 

Des jours de fièvres intenses, des délires, des tremblements, une hospitalisation. De cet épisode Saul ne se souvenait de rien, il n’avait que pour preuve les vidéos de sa chambre réduite en miettes. Les convulsions avaient été impressionnantes voire effrayantes. Tout le monde avait été mis dehors par son père, qui devint ce majestueux tigre prêt à la riposte. Quand Saul se glissa dans la peau de sa moitié, on aurait dit que la pièce était trop petite pour les contenir tous les deux mâles puissants. Les fauves se combataient, Saul ne reconnaissait pas son père comme son Alpha, ou comme un quelconque être de dominance à sa hauteur. Il voulait le dessus, s'affirmant, lui le tigre qu’on avait oublié. La colère de l’un semblait avoir un impact sur l’autre, malgré l’épuisement, les blessures, les deux fauves continuaient le combat jusqu’à que Saul impose sa dominance sur son patriarche. 

 

La vérité éclata, Saul était un tigre royal, un tigre caché, une espèce dangereuse et connu pour son besoin de dominance. Tout fut dit, sa mère ne put mentir plus longtemps et sa transformation fut terrible. La tigresse était creuse, son poil tombait, elle n’était que l’ombre majestueuse de la bête qu’elle avait été. Saul était incapable de pardonner.

​

 

2020 - 25 ans- Washington. 

 

Trois ans, c’est le lapse de temps durant lequel Saul continue de servir. Les ordres de son supérieur glissaient sur lui comme de l'eau sur la roche. Il était instable, seul son meilleur ami au sein de cette escouade et un autre de ses piliers arrivait à le raisonner, mais ce n’est pas ainsi que l’on arrive à canaliser un animal pris au piège de puis près de vingt-deux- ans. Chaque transformation était une lutte contre lui-même pour revenir à son humanité, son instinct primaire était féroce, son tigre voulait vivre. Il était dangereux sans le vouloir et il savait que seul la puissance d’un Alpha pouvait l’arrêter même s’il venait à en feuler de mécontentement.Dans l’escouade, l’Alpha c’était lui, personne ne discutait ce qu’il disait. 

 

Aucune des meutes de ses coéquipiers ne voulait d’un tigre en apprentissage et aucunement malléable. Il était un combattant, ce qu’il faisait était protégé et servir, c’était en lui et rien ne pourrait le changer. Il avait un tempérament intérieur de feu ,une possessivité qui ne manquait pas de le rendre impulsif et parfois instable. Son physique ne laissait rien présager de la lave qu’il pouvait y avoir dans ses veines. D’apparence il était dangereusement calme, stratégique, et protecteur, ses hommes étaient à lui et il n’hésitait jamais à taper du point sur la table pour leur sécurité. Humainement, il n’était que le reflet de son tigre. De son côté,un Alpha abusif de son pouvoir ne ferait pas l’affaire, son envie de le défier serait bien trop grande. Son meilleur ami lui avait dit que ce n’était qu’une question de lieu et de temps, mais qu’il était un leader né, ce que Saul refusait de croire. Il ne voulait pas la place du khalif, du moins pas encore.

 

Ce fut cette année-là que l’accident se produisit. En mission dans un bastion d'extrémistes, l’idée première était de les arrêter pour les interroger. Les équipes à l’arrière s'occupaient de récolter les hommes à terre tandis que son équipe faisait le plus gros du travail. Saul se retrouva isolé, ses coéquipiers loin derrière lui. Il se retrouva alors face à un homme qu’il savait être un métamorphe Ours. D’abord sous forme humaine, puis sous forme animale, le combat s’engagea, violent et sans demi-mesure. Saul n’aurait pas dû perdre de vue qu’il devait l’arrêter et non laisser l’inévitable prendre la place de sa raison. Il n’avait eu besoin que d’un coup de patte puissante sur la trachée pour remporter le combat, mais aussi évincé à jamais l’homme de sa vie. 

 

Faute professionnel, Saul fut mis à pied. Les conditions auraient sûrement raison de l’acte mais une vie ne devait pas être prise sauf en cas d’ultime recours. Le problème n’était pas tant la finalité de cette mission mais le comportement de Saul qui devenait ingérable. Voir son géniteur baissé les yeux devant lui était aussi satisfaisant qu’il trouvait ça humiliant, il fallait que ça s’arrête. Peut-être que Saul aurait aimé entendre sa retraite forcée de la bouche de son père plutôt que des mots imprimés sur du papier. Si ça n’avait été que ça, il aurait encaissé, mais il y avait une autre demande celle de quitter le territoire. 

 

Quant il trouva son billet d’avion pour la Nouvelle Zélande, il trouva une lettre écrite de son père. Des aveux sur l'incapacité qu’il avait à pouvoir le gérer, que même s’il était un métamorphe de nature solitaire comme lui ou sa mère, il avait besoin d’une meute, d’apaisement, de se comprendre pour pouvoir avancer, qu’il fallait trouvé une famille capable d’apaiser cette colère en lui. Qu’il devait repartir de zéro loin de tout. 

 

Ce jour-là, à l’aéroport, seul son meilleur ami et son pilier étaient venus lui dire au revoir avant son départ. 

 

​

2023 - Wellington - 28 ans. 

 

Saul a passé un an à Auckland dans l'espoir de trouver une place mais ça n’a été que rejet sur rejet. Il n’arrive pas à se lier, sa défiance est parfois brutale, il bat en retraite. Il ne veut pas s’imposer dans le sang auprès de personnes qu’il ne connaît pas. S’il ne trouve pas sa place, au moins trouve-t-il son tigre. Plus le temps passe, plus il est évident qu’ils sont les faces d’une même pièce. Saul arrive à se demander comment les gens ont pu le prendre pour un simple humain alors qu’il est évident que ses réactions sont liées à cet instinct primaire. 

 

Si Saul ne trouve pas de meute, il trouve un lien de bien plus précieux. Ce n’était qu’un acte sans intérêt et maladroit. Il bouscule ce jeune étudiant souriant et en pleine conversation avec son ami. Par réflexe et surtout car il reste un éternel gentleman, Saul retient son coude dont la main tient un café fumant. Son sourire illumine les yeux de Saul, son odeur est délicieuse, tout son corps se met en éveille. Le coude glisse de sa main, leur regard restent connectés l’un à l’autre alors que le jeune homme s’éloigne. Son tigre rue dans sa cage, il rugit son désir de le faire sien, mais même s’il veut s’élancer vers lui, l’étudiant à déjà disparu de sa vue. Il dit faire étape par étape, la meute, puis le retrouver.

 

Février 2023, Saul s’installe à Wellington, une ville de sept meutes, il ne sait pas s’il doit se sentir menacé. Il va et vient du centre de la ville à la forêt. Solitaire à son arrivée, il sait qu’il est la proie la plus facile à trouver, celui que l’on va défier pour savoir qui il est pour savoir jusqu’à quel point il est capable d’aller. Blessé, il ne lâche rien, non il ne veut pas passer le restant de ses jours sous sa forme animale. Seul au milieu de tous, il ne s’attend pas à ce que l’Alpha apparaisse, le scrute, teste sa défiance à son égard, avant de partir avec tout le monde. Il faudra plusieurs mois, un début de confiance et ce lien si précieux pour que Saul puisse trouver un semblant de place. Il est encore jeune dans la meute, et il sait que seul le temps pourra l’aider à trouver la confiance des autres.

Biographie

bottom of page