En Écosse, les meutes fonctionnent sur un principe de regroupement de familles. Les alliances, les mariages, tout doit se faire au sein des différentes branches familiales qui composent la meute, et le premier né doit être un garçon, puisqu'il prendra la suite de ses parents pour que le nom de leur famille, et du clan, traverse les âges. Alors quand on annonça que Aileas MacAlister attendait un enfant, toute la meute des Highlands se réunit pour donner à ce futur enfant un prénom. On se décida pour Max. Puis vient l'attente, le sexe de l'enfant n'étant révélé qu'à la naissance. On invoqua les anciens ancêtres, et tout le monde pria pour que les MacAlister aient un héritier mâle. Cependant, ce ne fut pas un petit garçon, mais une petite fille. Les règles des Highlands étaient claires et strictes, cet enfant ne ferai jamais partie de la famille, il devait être exécuté. Mais Aileas en décida autrement. Son enfant vivrai. C'est par une froide nuit de décembre qu'elle confia alors sa petite fille à un orphelinat, laissant pour toutes indications un bout de papier sur lequel s'étalait trois petites lettres : MAX. Pas de nom de famille. Aucun moyen de remonter jusqu'au Highlands.

La petite Max passa donc les 8 premières années de sa vie en orphelinat. Enfant turbulente et débordante d'énergie, elle marquait les esprits, malheureusement un peu trop pour réussir à se trouver une famille. Les couples qui venaient à l'orphelinat préféraient tous prendre des enfants calmes, sages et mignons, et Max voyait ses amis partir un par un. Au bout de 4 ans, Max était la dernière enfant de plus de 10 ans à l'orphelinat. Elle voyait défiler les adoptions sans que personne ne s'attarde sur cette gamine de 12 ans à la chevelure de feu. Max devenait méchante et jalouse, jusqu'au jour où elle décida de fuguer. La veille de ses 15 ans, la rousse entrouvrit la fenêtre de sa chambre, et sans un regard pour le vieille orphelinat, disparut dans la nuit. Dans son sac à dos, deux tee-shirts, un jean, et le petit bout de papier jauni par le temps sur lequel on pouvait tout de même encore lire son prénom. Dans ses poches, les économies de l'orphelinat. Dans sa tête, des envies de liberté.

Avec le peu de sous qu'elle avait, la rousse acheta un billet de train pour Aberdeen. Avec le peu de moyen qu'elle avait, c'était le plus loin qu'elle pouvait faire. Du haut de ses 15 ans, et ne sachant ni lire ni écrire, la petite rousse survivait en volant tantôt de la nourriture, tantôt de l'argent, voir même des bijoux. Et puis un jour, au fin fond d'elle même, une présence se réveilla. Sa première transformation se passa étrangement bien quoi qu'un peu douloureusement, et c'est à travers de nouveaux yeux que Max découvrit le monde. À travers les yeux d'un guépard plus précisément.

Au début, Max trouvait ça vraiment fun. Elle avait vaguement entendu parler des métamorphes sans pour autant en voir pour de vrai. Découvrir qu'elle faisait partie de cette espèce qui la fascinait autant la remplissait de joie. Mais la joie fut de courte durée quand elle réalisa qu'elle était incapable de reprendre le contrôle sur son homologue animal. Elle resta prisonnière pendant trois années entières.

Puis sa vie prit un nouveau tournant lorsqu'elle se fit capturée par des extrémistes. C'est à cet instant précis que le guépard décida de redonner le contrôle à l'humaine, puis de disparaître. Max ne sentait plus sa présence, et le calvaire commença. On effaça son prénom, et elle devient le sujet 158. Objectif de l'expérience : observer de quelle manière et pourquoi un métamorphe se transforme.

Pendant plus de quatre années, elle subit les tests et les expériences du Professeur Leekie. Du plus simple comme des tests de reconnaissances de couleurs, au plus horrible, comme les décharges électriques ou les confrontations avec d'autres métamorphes bien plus puissants qu'elle. Tout y passa jusqu'au jour où son guépard, nommé par le Professeur 158-bis, surgit de nouveau. Ce fut un carnage. Prêt d'une dizaines d'extrémistes y laissèrent la vie, avant que Max soit stoppée. Le sujet 158 fut changée d'unité, et on lui trouva un nouvel objectif. Elle deviendrait soldat. Elle protégerai ceux qui l'avaient torturé pendant quatre longues années. Du haut de ses 23 ans, vide de sens au point d'avoir oublié son prénom, le sujet 158 se plia à l'entraînement qu'on lui faisait subir.

Entre maîtrise de sa partie animale, entraînement physique et bourrage de crâne, elle se plia aux règles. On lui apprit à détester sa propre espèce, et à se ranger du côté des extrémistes. 158 et 158bis apprirent à cohabiter dans un seul et même corps, et elle fut bientôt remarquée pour sa rapidité hors norme, son agilité et sa détermination. Son esprit stratégique lui permettait de réussir même là où sa force faisait défaut, au point qu'un jour, un métamorphe se pointa dans sa cellule. Elle l'avait souvent vu au côté du Professeur, mais elle le connaissait surtout parce que c'était un de leurs entraîneurs. Il s'appelait Darren, et 158 l'enviait d'avoir un prénom en tant que méta. Ils parlèrent pendant longtemps, et quand il ressortit de sa cellule, le choix de 158 était déjà clair. On lui offrait une vie meilleure, et un statut privilégié au sein de l'organisme extrémiste si elle mettait ses compétences à leurs services. Elle n'hésita pas une seule seconde. Bien évidemment, elle se rappelait ce qu'ils lui avaient fait subir, mais c'était grâce à tout ça qu'elle était aussi forte aujourd'hui. Alors elle accepta. Elle n'avait jamais rien eu de toute façon, donc Elle n'avait rien à perdre.

Le lendemain, sa vie avait pour la première fois évoluer en positif. Tout avait changé. Elle avait un petit appartement, et elle passait ses journées avec le Professeur, ou son entraîneur. Elle apprenait à lire, et à écrire. Elle apprenait les sciences, l'informatique, et la génétique, sans pour autant délaisser son entraînement, qui était devenu plus pointu et plus ciblé sur ses faiblesses. On lui redonna son identité. Max.
Elle finit par se faire sa place au côté de celui qu'elle considérait maintenant comme le père qu'elle n'avait jamais eu. Darren, qu'elle ne considérait plus vraiment comme son entraîneur, mais plutôt comme une sorte de grand frère, l'aidait beaucoup.

Pour la première fois de sa vie, elle se sentait être quelqu'un. Pas un numéro. Pas une orpheline abandonnée. Mais bel et bien quelqu'un.
Et cela fait donc maintenant plusieurs mois, bientôt un an d'ailleurs, qu'elle se tient avec Darren dans l'ombre du Professeur. Ils étaient complémentaires, et menaient à bien chacune des missions demandées par le scientifique, missions qui lui permettent d'ailleurs d'évacuer son agressivité et la haine qu'elle garde enfermé au fond d'elle depuis des années. Comme le ying et le yang, Darren était la force, Max la rapidité. Il était la réflexion, elle était l'action.

Peu à peu, Max retrouva l'énergie et l'envie d'accomplir quelque chose. Elle s'investit à 300%, et sa plus grande peur est de décevoir le Professeur.

Cependant, alors que tout semble être se passer au mieux pour elle, tombe une grosse nouvelle. Le professeur est muté à Wellington.

Max est dégoutée. Elle qui avait réussi à se faire une place ici, au sein des extrémistes du complexe d'Aberdeen, elle qui avait construit sa réputation dans cette ville, doit tout recommencer ailleurs. C'est avec tristesse et colère qu'elle a pourtant fait sa valise. Si le Professeur demande à ce qu'ils viennent, alors Darren et Max viendront.

C'est donc le regard noir que la rousse pose le pied sur le tarmac de l'aéroport de Wellington. À peine un coup d'œil à cette ville, et elle sait déjà qu'elle est remplie de métamorphe, mais heureusement, ils sont là maintenant. Leur travail s'annonce long et compliqué. Mais elle est déterminée. Un sourire narquois sur les lèvres, comme une ombre, elle suivit le Professeur.