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Donavan Issaiev

ft Bobby des iKON (Kim Ji Won)
Traqueur Unite 4
26 ans
Celibataire
Orientation sexuelle inconnue

5 automnes ;

 

“On ne sait pas trop d’où il vient.”

 

Le regard féroce déjà, pas bien épais pourtant, il avait l’air de cacher des insultes entre chaque mot qu’il prononçait. La barrière de la langue le rendait farouche, mais il finira bien par la faire tomber sans pour autant ne jamais oublier celle qui eut bercé ses larmes et inquiétudes en ces premières années de vie, perdues dans les désastres d’une petite enfance révolue. Des champs de mine immenses qui éclataient tout autour de lui, mais ces mélodies familières, si tendres d’amour qu’il en retiendra les airs pour toujours. Ça, et l’ultime fragment d’une vie qui s’arrêtait au seuil de cet orphelinat, un prénom : Donavan.

8 automnes ;

 

Il grandissait un peu en décalage des autres, mais il grandissait quand même.

Et par un curieux phénomène difficilement explicable, il était devenu celui qu’on écoutait.

Quelques fois pourtant, alors que ses autorités s’osaient contestées, il avait levé les poings plutôt que levé la voix... Il frappait, avant de parler, avant de prévenir. Il manqua de tuer, parce qu’on l’avait arrêté. Son prénom s’ancra dans les têtes de petits et grands, d’établissement à établissement au point qu’on en vienne à connaître ces quelques lettres alignées à la consonance unique.

11 automnes ;

 

“Donavan. Tu m’écoutes, au moins ?”

 

C’était difficile d’être difficile.

Trainé çà et là, dépourvu d’attaches, le garçon étranger ne cessait de faire face à l’idée que sa place n’était nulle part. Plongé dans un cercle des plus vicieux, ses agressivités s’enhardissaient à mesure que celles-ci lui causaient du tort, petit sauvage, indomptable, pierre de feu aux grands airs enflammés. Un enfant qui souffre sans savoir comment le dire.

C’était le chaos qu’il traînait à ses arrières, le charisme à ses devants. Il pouvait être d’or par quelques sourires ainsi qu’une puissante élocution, se frayait lui-même un passage vers des sommets hardis.

On se surprenait souvent à apprécier cet énergumène qui tuait l’ennui et balayait les inconforts. Et alors, on se demandait... Qu’est-ce qui n’allait pas chez lui ? Et puis venait l’instant où tout basculait, par une simple contradiction ou un désaccord suffisant à le déclencher.

13 automnes ;

 

On n’y croyait plus, on ne voyait plus l’établissement sans le grand Donavan, on n’osait plus croire qu’un jour on lui donnerait des ailes.

Pourtant la date tomba comme un coup de massue à l’arrière de son crâne. Une famille qui avait tout entendu et qui n’avait pas fui face à un dossier trop épais pour de trop peu nombreuses années de vie... Un départ qui faisait écho à tant d’autres déjà, une nouveauté abordée avec méfiance.

Une mère, un père.

Figures primitives inconnues qui devront l’apprivoiser comme il les apprivoisera, et se tissa ce lien curieux qu’il ne pourra plus jamais défaire... Une admiration d’abord, mutée en adoration inexpliquée pour un paternel modèle, ou presque. Car à ce parfait pantin si modelable qu’était Donavan, une autorité aux valeurs amères apposa quelques éclats de ses toxicités propres. Tu seras un homme, mon fils. Tu prendras plus de place qu’il n’en faut, tu écraseras pour te hisser au sommet. Tu seras de fer et de métal, tu te feras gagnant ou rien du tout.

Un semblant de stabilité, une chambre pour lui, des parents présents et un réel départ. Une liberté certaine, “mais quand même, ne t’approche pas des métamorphes, ce sont des demis bêtes qui n’ont jamais eu leur place parmi nous”.

15 automnes ;

 

Ses violences s’étaient réduites, sans parvenir à disparaître cependant.

C’était dans le cadre scolaire que Donavan brillait à présent, à sa façon. Populaire, sociable et redouté des plus faibles qu’il prenait malin plaisir à terrifier, ses capacités sociales se révélaient remarquables tandis que ses notes indiquaient non pas des lacunes, mais bien un désintérêt total. Il était terriblement intelligent et c’était bien ce qui rendait les choses compliquées.

18 automnes ;

 

“Tu es brillant Dino. Ne fous pas tout en l’air... Pas avec le potentiel que tu as.”

 

Ah, il avait trouvé finalement... Ce qui lui manquait, ce qu’il avait toujours cherché.

Douce puis dure, un peu des deux parfois, cette amante nouvelle qui suivait ses traces de ses chaleurs addictives pour le pousser dans de profonds enfers où le sol était ciel. La dépendance aux drogues, les tendances à l’alcoolisme, il était prédisposé à trouver en ces poisons une satisfaction qu’on ne saurait négliger.

Il sombra au cœur de ce monde cruel, croisa sur son chemin quelques ombres en péril, fit route avec le danger. Très vite il avait plongé dans le commerce qui ne lui couta jamais assez pour l’arrêter. Quelques gardes à vues, des affronts fugaces et peut-être il est vrai ce séjour en hôpital pour une tentative échouée qui n’avait su sauver les nerfs de sa main droite, tranchés d’une lame désespérée qui avait rendu le combat terriblement inéquitable.

26 automnes ;

 

Il apprenait vite et une fois intéressé, devenait un véritable obsessionnel. En règle générale ce qui le tenait en haleine finissait par le faire perdre patience en quelques mois et pour le moment, l’unique exception avait été la musique.

Il arrêta l’école aussitôt qu’il le put, quitte à survivre par des petits boulots, toujours soutenu financièrement par ses parents. Ce fut par ce biais qu’il put s’offrir sa première batterie, suivie d’une première guitare, puis une deuxième et quelques-unes encore. De ses mains plus habiles qu’il n’y paraissait, il avait lui-même commencé à réparer ses instruments jusqu’à développer un réel intérêt pour la discipline. Peu de temps il lui fallut pour acquérir une expérience et de solides connaissances, et encore moins pour qu’on remarque son travail autodidacte révélateur et qu’il ne soit embauché en tant que luthier dans une petite boutique au cœur de Wellington. Et comme partout où il allait, il avait fini par se faire un nom dans la musique à la suite de concerts et montées sur scène répétées. Une prestance particulière et pour les plus observateurs, ces déchirures rougeâtres sur le dos de ses mains, au début des phalanges. Il frappait encore, et endigué qu’il était, s’était naturellement rapproché du mouvement extrémiste jusqu’à en faire partie intégrante. Car ce serait se méprendre de penser que Donavan avait enfin atteint la stabilité émotionnelle ; ce démon dévastateur rampant en son esprit n’avait pas fini de mener ses gestes et pensées dans les mauvaises directions.

Biographie

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