Lyoköh vit le jour au sein d'une famille équilibrée et aimante. Cadet de trois enfants, il était dorloté. Sa famille vivait dans une petite demeure dans le quartier d'Itaewon en Corée du Sud. Dès son plus jeune âge, il était du genre casse-cou. Profitant d'un moment d'inattention de sa mère pour s'enfuir du domicile et aller crapahuter dans le quartier. Bien entendu, n'étant alors âgé que de 8 ans, il finissait toujours par se perdre et se cacher dans un recoin pour pleurer, persuader qu'il allait mourir ici. Oui c'est une drama queen. 

Cependant, après quelques heures à pleurnicher dans son coin, il finissait toujours par voir la tête rassurante de son frère, suivi d'un "trouvé !". Les deux frères cadets possédaient une complicité qui rendait fiers leurs parents. Toujours là l'un pour l'autre, ils grandirent tels deux arbres jumeaux. 

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La famille était composée d'un père peu présent mais aimant, d'une mère au foyer dévouée à ses enfants, d'un premier enfant faisant ses études à l'étranger, puis suivi d'Okha qui fut adopté bien que cela reste un secret familial, et enfin le petit dernier : Lyoköh. 

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Lyoköh était épanoui, il avait un cadre familial stable, des études qui le motivaient, tout pour une vie qui démarre bien. Mais vous vous doutez bien que s'il est un extrémiste aujourd'hui, c'est que le conte de fée a finit par basculer.

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Noël 2017. 

La maison est décorée de fond en comble, des bougies rouges, des guirlandes, un beau sapin, des chaussettes suspendues. Tout y est. L'aîné de la famille ne sera pas là ce noël non plus, mais Lyoköh ne s'en formalise pas vraiment, n'étant pas très proche de cet enfant qu'il n'a quasiment jamais côtoyé. Ses parents et Okha sont présents, c'est pour lui la chose la plus essentielle. 

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Sa mère est en cuisine, son père règle la guirlande du sapin. Tout est calme, festif. Okha est entrain de dresser la table et Lyo est dans sa chambre, à finir d'emballer les cadeaux avec son casque sur la tête, chantonnant doucement. 

Un bruit sourd lui fait relever la tête. Il attend un instant, immobile, ses ciseaux en main et une boîte de chocolat dans l'autre. Etrange. Son instinct lui picote la nuque. Il abaisse son casque sur ses épaules. Aucun bruit. C'est calme, silencieux. Il n'entend pas les casseroles dans la cuisine, ni son père qui râle après cette foutue guirlande capricieuse. Même la musique de noël semble sonner faux, résonnant dans la cage d'escalier depuis le salon. Méfiant, le jeune adolescent se redresse, garde ses ciseaux en main...juste au cas où...et descend lentement les escaliers. L'atmosphère est pesante, pourtant la lumière est chaleureuse, la musique de noël tourne toujours, l'odeur du poulet envahie la pièce. Mais ce sentiment désagréable ne le quitte pas. Il tourne à droite, personne dans la cuisine. Alors il pivote lentement sur lui même et se fige face au salon. Sa main lâche les ciseaux qui tombent sur le sol dans un bruit sec, son bras se lève pour venir couvrir son nez et sa bouche alors que ses boyaux se tordent en un haut-le-cœur violent. Deux formes gisent au sol, Lyo ne pourrait même pas identifier formellement ses parents, ils ne sont plus qu'un amas prédigéré, liquéfié. Son regard choqué se pose alors sur Okha, son frère adoré, son pilier dans ce monde, celui qui l'a toujours protégé. Mais il ne parvient pas à comprendre ce qu'il voit. Son frère lui fait face, le visage partiellement recouvert d'écailles opalescentes. Ses iris sont fendus à la verticale, ses ongles sont allongés. Peu à peu, Okha revient à sa forme humaine, Lyo n'aillant aperçut qu'une brève étape de la transformation.

Apeuré, dans l'incompréhension, l'adolescent recule jusqu'à se retrouver dos au mur. Okha lève une main dans un signe d'apaisement, mais Lyo sursaute et lui hurle de ne pas approcher. Son frère, perdu, abaisse alors le regard vers ses parents et se fige. Lyo semble lire du désarroi, de la peur, de l'incompréhension dans les yeux de son aîné.

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- Non Lyo.. ce..je...c'est pas ce que tu crois.. Je n'ai pas...

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Le regard d'Okha est alors attiré par sa propre main levée, ensanglantée, il semble totalement perdu. Mais dans l'esprit de Lyoköh tout est clair : son frère s'est changé en monstre et a assassiné leurs parents. Et maintenant c'est surement son tour...

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Alors qu'il cherche une option de fuite du regard, la porte et les fenêtres volent en éclats. Des hommes en combinaison de policiers entre et plaquent violemment Okha au sol. Ils le maintiennent immobile et lui attachent les mains avant de lui administrer un produit par injection, directement dans la nuque. Okha ne se débat guère longtemps, assommé par les toxines. 

Un homme approche alors le cadet, s'accroupissant.

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- Garde bien ce souvenir en mémoire mon p'tit, des monstres comme ton frère, y'en a des centaines. 

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Il faut croire que s'en est trop pour Lyo qui vacille et s'écroule, perdant connaissance. Dans son esprit tout est clair, limpide. Il a vu la scène, il a vu son frère couvert du sang de leurs parents, vêtu d'écailles... 

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...Mais peut-on toujours croire ce que l'on voit ? ...

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Suite à l'incident aillant entraîné le décès de ses parents, Lyoköh fut prit en charge par l'unité 1 du groupe extrémiste anti-métamorphes. Formaté dès ses 16 ans, et surtout, appuyé par ses images atroces toujours bien encrées dans sa mémoire, Lyoköh est devenu  l'archétype même du gars qui déteste les métamorphes. Pour lui, ils ne sont que des animaux vides d'empathie et voués à détruire l'humanité. Ils peuvent bien faire semblant d'être humains, ils ne le duperont pas. Si son frère a pu devenir un tel monstre, alors tout le monde en est capable. Il n'éprouve aucune empathie pour eux, aucun remord. Il est absolument sûr et certain que sa cause est juste et surtout vitale pour la survie de l'humanité. Il n'a aucun penchant pour le sang et la torture, mais s'il doit y assister cela ne le dérange pas pour autant, c'est comme couper une tomate, qui s'émoi de cela ? 

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Ses études ont été financé par l'unité 1 et il a, par la suite, rejoint les rangs afin d'apporter son aide. Il sait que son frère est détenu quelque part, surement pour des expériences sordides, mais cela ne le dérange pas, après tout, son frère n'est qu'un animal dépourvu de conscience. Son esprit à tellement été matricé, qu'il ne se souvient d'aucun bon souvenir avec Okha. Il n'a en mémoire que cette image de son frère, couvert de sang et au regard reptilien. 

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Lyoköh est un bon soldat, il obéit à la hiérarchie sans poser de question et applique les ordres au pied levé. Il est tellement un bon petit soldat qu'il ne se pose aucune question quant au fait  qu'il n'ai pas accès à la salle des archives. A croire qu'on lui cacherait une certaine opération... Comme c'est étrange dis donc !

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