- Quand est-ce que tu vas t'arrêter hein..?
- J'arrêterai quand le mouton noir deviendra aussi immaculé que le reste du troupeau.

Cet échange résume pour l'instant la plus grosse part de sa vie. Elle l'a choisie et veut aller jusqu'au bout, par fierté, par volonté et parce qu'elle ne sait pas se qu'elle pourrait être maintenant. Déborah -ou Cereza pour ses parents- est née dans un cocon familial stable. Sa mère et son père s'étaient rencontrés il y a de ça quelque années, ils s'étaient plu, étaient tous deux des métamorphes, prônaient pour une vie calme, pas pacifiste mais adulte. Discuter quand il le faut, se battre si il le faut, ils s'adaptaient. Les deux n'avaient pas forcément fait beaucoup d'étude, mais ils avaient du cœur et un instinct et des intuitions qui les valaient bien ! Ils ne roulaient pas sur l'or mais avaient de quoi subsister, cependant, ils étaient des solitaires, ne bénéficiant d'aucune protection ils devinrent vite vulnérable et encore plus rapidement lorsque la femme, Aïden, tomba enceinte de Cereza. Une bonne nouvelle certes, mais les deux amants qui s'étaient maintenant imprégnés devaient se résoudre à une chose : rejoindre une meute.

A vrai dire, ce qui déclencha ce choix fut, non pas l'attaque d'extrémistes, mais ceux de métamorphes, qui trouvaient inconcevables que l'on s'imprègne, qu'on ait une relation alors qu'aucun n'étaient dans une meute ! Une pensée étriquée qui eut raison des amoureux, poussés en plus par leurs parents, qui n'eurent même pas idée de l'inviter dans la leurs, certes une petite meute, mais une meute soudée, contrairement à..

Ils n'avaient pas réfléchis, faisant passer l'intérêt de leur enfant avant le leur, ils choisirent une meute bien connue, sur laquelle régnait un Alpha peu apprécié : la meute Uranus. Pensant que le cadre tyrannique de celle-ci protégerait leur enfant et eux-mêmes, ils n'avaient pas prévus de se retrouver marqués, comme de simples objets. Surtout Ethan, le père, qui vit sa femme se faire ridiculiser parce qu'elle n'était pas du sexe « fort », et il ne pouvait rien faire.. Ils s'étaient eux-même laissés mordre au garrot. Par ailleurs, se fut plus que dure pour la mère.. Elle était une dominante, le père était un soumis et pourtant, l'alchimie avait parfaitement fonctionner, mais là, elle était plus bas que terre, la seule chose qui pouvait espérer sauver l'enfant était son sexe et son aura. Quand l'enfant naquît, il échappa au pistolet dans la tempe, mais eut le droit à une balle dans le pied -expression hein - : née fille, fille qui s'avérerait avoir une aura de dominante, par chance. On aurait pu croire que l'histoire se terminait là, sur une note « positive », pourtant non. Le temps passait, l'ambiance ne changea pas d'un iota, la jeune-fille, nommée Cereza, grandit, voyant sa mère de plus en plus faible, moins apte à vivre dans cette meute, cette « famille ». A ses dix-sept ans, alors que sa mère est une énième fois malade, elle rejoignait celle-ci. Malgré sa maladie, elle écoutait, espionnait quand il s'agissait de sa fille : elle savait que celle-ci devenait de plus en plus violente et n'hésitait pas à se battre, à tenir tête à d'autres membres de la meute du même rang, quand elle lui demandait, il n'y avait que ça :
- Pourquoi ?
- Bats-toi comme un homme.

Elle était une femme, elle le savait, elle ne doutait pas, mais si le mouton ne pouvait pas être blanc naturellement, il devait pouvoir montrer patte -sabot- blanche. Elle voulait prouver qu'elle n'était pas une bonne à rien, qu'elle était qui elle était et que si une femme, meurtrière et sadique avait réussit à grimper les échelons, elle serait la deuxième, qu'importe le prix. Cela pouvait paraître stupide, mais cette pensée ne fut que confirmée lorsque sa mère se laissa mourir, trop fatiguée pour lutter. Deuxième balle dans le pied : sa mère morte, elle laissa derrière elle, un père morcelé, détruit de l'intérieur, les sentiments y sont pour quelque chose, l'imprégnation aussi.. A tel point que le loup en lui prend le dessous, ivre de sang, de colère ; pourtant, quand on est un soumis, qu'on a pas les idées clairs, comment est-ce qu'on veut survivre ? La question était simple : quasi-impossible. Sa famille venait de se détruire, de se fracturer sur elle-même et c'était elle qui allait devoir ramener son père dans le rang des Uranus, elle était partie avec d'autres membres. Oh la traque ne fut pas longue, surtout quand on est jeune et qu'on se coordonne avec sa « moitié », appelée Bonnie, celle-ci rattrapa bien assez vite le loup, fatigué, désorienté et surtout fou de rage. Elle ne pouvait pas le raisonnée, c'était fait blessée par son père à cause de sa crédulité, à croire qu'elle réussirait à le faire revenir.. Elle fit ce qui lui semblait juste. Déborah immobilisa son père son sa forme lupine, pour finalement sous sa forme humaine, lui briser deux de ses pattes ainsi que la mâchoire. Elle devait tenir son engagement, prenant celui-ci, elle entreprit de le ramener à la meute, ce dernier n'arriva pas vivant, trop blessé physiquement et mentalement, le loup était mort dans la douleur, alors que son cadavre était déposé là où elle le devait, comme preuve. Elle avait perdu ses deux parents en un temps record mais maintenant elle devait prouver quelque chose : elle n'était pas faible et prouverait qu'elle méritait sa place ici, si l'une avait réussie, elle le ferait aussi, le tout dans une sorte de complaisance toxique au sein de la meute la plus tyrannique de cette ville de Nouvelle-Zélande.